(2009)
de Flavia Mastrella, Antonio Rezza
avec Antonio Rezza
et Ivan Bellavista
habitat: Flavia Mastrella
(jamais) écrit par Antonio Rezza
assistant à la creation: Massimo Camilli
dessin de lumières: Mattia Vigo
(dessin de lumières: Maria Pastore, 2009)
organisation: Stefania Saltarelli
machiniste: Andrea Zanarini
métaux: CISALL
production:
REZZAMASTRELLA
Fondazione TPE
TSI La Fabbrica dell’Attore Teatro Vascello
service presse: Chiara Crupi
comunication web: Silvia Vecchini
Confrontation de civilisations numériques. La défaite définitive du signifié.
Malaises à double sens qui se multiplient jusqu’au trésaillement : nous sommes à quelques pas de la substracion qui nous fera disparaître.
Oscillations et hésitations à travers des idéogrammes mobiles.
L’histoire
Dans un pays à la dérive un Homme est fasciné par l’espace qui devient nombre. La parcelle cadastrale de l’esprit amène l’être à se fondre avec la civilisation numérique en déclin.
Une femme blanche vêtue de filets et d’illusion, regrette le temps des débuts, lorsque l’amour n’est alors qu’anxiété et encore peu de chose
Le non-sens civique n’appartient pas à qui gouverne, tel une bête, cet amas de chairs en perdition.
On vote, la gorge enflée des hurlements de qui a voté précédemment, on se laisse dominer par l’institution qui dicte les conventions et efface la dignité.
L’haltérophile se soulève lui-même ainsi que la famille organisée crachant son souffle sur chaque cou à la dérive.
Pendant ce temps la culture se finance avec l’argent des patrons : la servilité n’a pas de dot.
Assis dans les hauteurs des cieux en attendant le Dieu boiteux qui nous a détruits.
Et finalement les nombres, à rendre l’espace fallacieux, à la merci du chiffre qui l’écrase.
Contraint à raisonner non plus logiquement mais par soustraction, à l’improviste l’homme devient meilleur : au-dessous de lui il n’y a pas la terre qui l’ensevelira mais le tableau d’un espace qui n’a jamais été si confus.
Et si l’on rit ce n’est autre qu’un problème lié au trafic des peaux massacrées.
Au centre de ce jeu macabre et pervers, apparaît la fable hallucinée : tout autre que heureux et contents, ici la névrose poursuit le chevreuil : l’un s’enfuit et l’autre court sur deux jambes qui n’en font qu’une.
Si nous étions boiteux nous ferions davantage peur.
Escalade et hésitation
Tout à coup la liaison avec le passé s’interrompt : cordes, filets et lacets maintiennent la situation sur pieds. On joue à la vie à l’intérieur d’un idéogramme. Le trait, traduit en trois dimensions, développe des volumes triangulaires orientés vers le haut qui coexistent avec des lignes horizontales : mais en vérité il n’y a que l’homme qui bouge.
Le rouge sang de la soie brillante rend l’atmosphère inquiétante et accueille l’homme hurlant et éreinté qui avance, comique malgré lui, vers les pièges d’un ordre préconstitué.
L’idéogramme, d’inspiration chinoise, est dessiné à l’aide d’objets familiers de notre enfance… la sculpture libère la métaphore… et c’est justement la métaphore qui supporte l’histoire.
Le compagnon de jeu s’approche de l’inconscient et éternel enfant contraint à céder à une réalité biologique et numérique le poussant inévitablement là où le désire la vigueur de son temps.
Flavia Mastrella
Le saut à la gorge
Des sauts de côté et sur les contours : perte du sens résidu et parole aux chiffres de l’extermination.
Il est inutile de penser aux morts d’hier lorsque l’extermination est en pleine activité.
L’espace est comme un nombre, pour ceux qui veulent se perdre, pour ceux qui renoncent au fil du discours, le même fil auquel tu es pendu. Le corps s’est donné à la gorge qui désormais râcle dans l’intime.
Le flanc souffre encore pour une nouvelle et éternelle alliance. Ici on ne raconte pas une petite histoire pour dormir, ici on offre l’autre flanc. Qui n’est pas la joue de qui a la face comme le cul.
Avec la gorge sèche et le corps en avarie on émet un autre son.
Fin des mots.
Commencement de la danse macabre.
Antonio Rezza